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 Interview Drakkar Productions on Kaosguards

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Lusitanian Lynx
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PostSubject: Interview Drakkar Productions on Kaosguards   Interview Drakkar Productions on Kaosguards EmptySun 26 Jun - 2:42

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Interview par mail avec Cyril.

Après le label de l'est FWP consacré à l'extrême, direction le Gard pour un voyage dans la musique la plus noire qui soit avec une interview de l'"âme sombre" qui dirige DRAKKAR PRODUCTIONS. Un label bien connu de l'undreground sur lequel nous braquons un peu de lumière via cet entretien....


1. Peux-tu nous faire un rapide historique de ta structure?

Drakkar Productions a été créé en 1994 car à cette époque, il y avait une véritable demande pour le Black metal et très peu de labels semblaient être véritablement intéressés par le style. Etant un fanatique et passionné de ce genre de musique, frustré aussi des productions aseptisées qui sortaient sur la plupart des labels, je me suis donc lancé dans l’aventure. Le label a vraiment commencé dans mon studio d’étudiant en Avignon et je vendais directement les cds/demos à des amis et des connaissances. Tout cela avec une forte conviction et beaucoup de passion. Je n’ai jamais vraiment voulu en faire quelque chose d’ouvertement commercial. J’ai toujours laissé parler le passionné avant l’homme d’affaire.

Je n’arrive pas à concevoir que l’on veuille volontairement vouloir faire de l’argent avec un groupe que nous respectons et adorons. Quand je sortais des productions à l’époque, je donnais tout pour le groupe car je le respectais et l’écoutais chaque jour. Les retombés financières étaient vraiment le cadet de mes soucis. Aujourd’hui, le label s'est agrandi; il y a des sous-labels (Apparitia Recordings, Unlight Productions etc…). Mais nous travaillons toujours avec ce même respect et passion pour la musique et nos artistes. Le plus difficile est de concilier passion et "rentabilité". Continuer à produire des groupes que nous apprécions et qui malheureusement ne trouvent pas leur public n'est pas une chose aisée. Alors nous misons beaucoup sur le mailorder/ boutique en ligne ce qui permet de compenser les productions non rentables lorsque c'est nécessaire. En ce sens nous jouons pleinement notre rôle de label indépendant. Nous prenons des risques, nous soutenons nos groupes en leur apportons toute l'aide nécessaire à la production de leur album (conseils, enregistrements, création graphique, promotions).

Pour reformuler, si nous voulons continuer à avoir l'ambition de produire des bons groupes dans de bonnes conditions, il faut apprendre à travailler avec l'argent comme moyen permettant d'atteindre cet objectif. Nous dirigeons plusieurs labels et nous avons une des boutiques en ligne les plus appréciées dans le monde. Nous essayons de proposer un catalogue de qualité qui répondrait aussi à nos propres attentes, car nous-même sommes clients d'autres boutiques en ligne/labels. C'est un avantage, car nous comprenons mieux les exigences en terme de délais de livraison, de choix et d'emballage (surtout pour le vinyle !). Nous essayons donc simplement de proposer ce que nous souhaiterions trouver ailleurs en tant que clients et passionnés.

2. Comment s’est déroulée ta toute première "rencontre" avec le Black Métal ?


A la fin des années 80, j’écoutais surtout du Thrash et Death Metal, mais je me suis comme beaucoup de gens à cette époque, lassé de ce style de musique qui devenait humaniste et tolérant. A cette époque, il y avait une mentalité punk fumeur de joint d’extrême gauche dans le metal extrême. Il fallait absolument tolérer l’intolérable. Pour moi, le Death metal se devait de véhiculer un message violent et contre tout ce que ces groupes bien-pensant de l’époque s’employaient à véhiculer. Bref le metal extrême devait rester extrême. Un groupe comme Deicide à l’époque représentait bien ma vision du metal extrême. J’ai donc suivi l’émergence de ces nouveaux groupes, Burzum, Beherit etc et quand je lisais des interviews de ces groupes, je reconnaissais mes idées et je m’éloignais de plus en plus de ce style de faux metal extreme. Le Black Metal en 1993/1994 était un mouvement musical vraiment novateur musicalement et réellement radical. Comment ne pas être séduit?

3.Depuis le début de tes activités tout s'est développé et la qualité a progressé assez rapidement. As-tu un secret ?

Je produis des groupes que j’écoute et que j’apprécie, et j’écoute du Black/Death metal depuis au moins 20 ans. Je dois avoir du goût. Hehe! Mais je pense que nous avons toujours fait notre travail avec un certain dévouement, c’est devenu quelque chose de comparable à une religion, mais notre religion, c'est la musique et nos propres valeurs. Nous nous donnons à 100% dans notre travail. Au bout de quelques années, le resultat finit par être satisfaisant.

4. Pour toi la manière de travailler avec des groupes étrangers ou français est-elle différente?

Il n’y a aucune différence et je n'ai aucune frontière en matière de goûts musicaux.

5. Je suppose que tu ne vis pas de ton activité au sein du label...


Disons que nous survivons, en vivre serait peut-être un peu trop déplacé. Ceci-dit, nous travaillons facilement plus de 50 heures par semaine si besoin est. S’il faut travailler de nuit pour expédier toutes les commandes reçues le jour même, nous le ferons. Nous sommes des acharnés.

6. Reçois tu beaucoup de démos de groupes ? Si oui, prends-tu le temps de jeter une oreille sur chacune d’elles ?

Nous en recevons beaucoup, trop même, la plupart des groupes qui envoie des demos sont souvent de très mauvais groupes qui cherchent à brûler les étapes et à se faire signer. Du coup, nous ne pouvons plus perdre notre temps à écouter tous ces disques toute la journée. Donc, si vous envoyez des promos ici, merci de vérifier que vous jouez un style de musique que nous pourrions éventuellement aimer. C'est parfois même insultant, nous recevons des promos de groupes dont le style de musique n'a rien avoir avec Drakkar.

On sent bien au fond qu'ils ne s'intéressent pas à Drakkar, à notre démarche, à nos productions. Beaucoup de groupes sont souvent narcissiques, mais vous comprenez, se sont des "artistes"... alors qu'ils n'ont rien inventé, prétentieux qui plus est, des pâles copies de Darkthrone et autres grosses références. Mais pourquoi voudriez-vous qu'on s'intéresse à eux? Aujourd'hui, ce qui a changé dans la scène, c'est que la revendication de beaucoup de groupes s'est limitée au droit à être célebre, à gagner de l'argent. C'est tout ce que le metal extrême a à dire, à revendiquer? Il y a là un énorme paradoxe: le metal extrême qui se veut affranchi des conventions, rebelle mais qui au final ne fait que véhiculer les valeurs de la société d'aujourd'hui... c'est particulierement ennuyeux et décevant...

7. Comment décrirais-tu la scène Black Métal en 2010 ?


La scène est manifestement saturée et peuplée de groupes prétentieux et de "hobby" labels inutiles. Je préfèrerais voir moins de groupes/labels et plus de qualité. Cependant, nous restons optimistes, car la plupart du temps, tous ces opportunistes ne font que passer. C'est toujours ennuyeux de voir tous ces labels qui se font et se défont et tous ces groupes donneurs de leçons qui se brûlent les ailes. Ce qui est amusant, c'est que certains qui créent des labels pensent certainement qu'il y a encore de la place pour pouvoir peut être en vivre un jour. Presser un CD coûte peu d'argent quand on presse un "album" sans payer le studio. Mais vendre ce même disque, c'est vraiment une autre histoire.

8. Comment prends-tu la décision ou non de signer un groupe ?


Il faut d’abord que j’apprécie ce qu’ils font musicalement, ensuite, nous discutons et je dois m’assurer que les personnes sont intègres et non intéressées par la notoriété. Bon, il m’arrive de me planter, mais de façon générale, la plupart de nos groupes représente aussi notre façon de concevoir le metal extrême.

9.Aujourd'hui on connaît la difficulté que connaît le marché du disque, quel conseils donnerais-tu à une personne qui voudrait monter son label?

Le gars qui voudrait monter un label en 2010 n’aurait aucune chance car cela ne marcherait pas. Ou alors, il faudra accepter de faire ça par passion et faire des échanges avec d’autres labels du même type qui n’arrive pas à vendre leur productions, donc, il faut absolument passer par l’échange. On se retrouve vite avec des disques invendables qu’il faut brader sur ebay pour pouvoir espérer les vendre. Non, il n’y a pas de place pour ce genre de label. La France compte suffisamment de bons labels aujourd’hui et il n’y a visiblement pas de place pour de nouveaux venus.

Ce n’est rien contre personne, c’est juste la réalité de la situation. Par contre, nous avons besoin de petits disquaires, de salles de concerts et de fanzines/magazines. Des structures qui justement pourraient travailler avec les labels existants. Mais ça personne ne veut le faire. Les gens veulent tous faire des labels ! Il va de toute façon y avoir une épuration, le temps fera son œuvre et seuls les labels de qualité auront encore leur place. De gros labels en ce moment proposent de racheter les classiques de plus petits labels. C’est un signe. Comme dans la nature, les gros poissons mangent les plus petits. Mais nous avons la chance de ne pas être comestibles ici.

10. Quelle est la production dont tu es la plus fière parmi toutes celles qui ont vu le jour sur ton label? Au contraire, y a-t-il
quelque chose que tu regrettes carrément d’avoir sorti?


Je suis fier de tout ce que nous avons sorti. Après, avec le recul et quand je vois ce que certains groupes sont devenus, je me dis, je n’aurais jamais du bosser avec ces gars, mais bon, en fait, je m’en moque. Car les choses évoluent et quand tu bosses avec 30 groupes, tu ne peux pas tout gérer et certains groupes veulent évoluer et vendre plus de disques en signant sur de plus grosses structures. Des fois, ça marche, des fois non. Le choix du label est vraiment déterminant pour un groupe. Certains labels surproduisent des produits de consommation. Nous produisons, comme dans l'artisanat, des disques de valeur. Enfin, nous essayons de le faire. Nous avons constaté qu'il est de plus en plus difficile de lancer de nouveaux artistes. Les labels et distributeurs étant saturés de nouvelles sorties ne prennent même plus en distribution des artistes qui n'ont pas de "selling
points". Ce qui est normal au final, pourquoi prendre en distribution un disque que ne se vendra pas ?

11. Quels sont pour toi actuellement les groupes qui te font le plus vibrer, tous styles confondus ? Quels sont les groupes qui t’ont le plus marqué sur scène ?

On va se limiter à la scène Française. Sur disque, mes groupes préférés sont Sacrificia Mortuorum et le nouvel album d’EPHELES « Je suis autrefois » qui est tout simplement monstrueux. Il devrait sortir à la fin 2010. Sur scène le meilleur groupe live Français est sans hésitation Blessed in Sin, il n’y a pas mieux. J’ai eu la chance de les voir sur scène l’an dernier et ce fut un des concerts les plus impressionnants que j’ai pu voir. Et des concerts j’en fais pas mal ! Après, il y a de très nombreux groupes de qualité en France, mais il y a aussi des groupes dispensables. Inutile de citer des noms. La situation a toujours été la même et elle ne changera pas de sitôt.

12. Quels sont les projets du label dans les mois à venir, dans les années à venir?


Dans les prochains mois, nous allons rééditer la discographie de Grand Belial’s Key en CD/LP, mais aussi du nouveau merchandising. Le nouvel album d’Epheles et la réédition du « Apparitia Sumptuous Spectre » de Celestia sur notre sous label Apparitia Recordings.

13. Cette interview touche à sa fin, tu as peut-être un dernier mot à dire pour nos lecteurs ?

Merci pour ton interview. Visitez nos pages pour plus d’informations!

www.myspace.com/apparitiarecs
www.myspace.com/drakkarproductions
www.drakkar666.com
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