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 Interview VROLOK - La Horde Noire

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Lusitanian Lynx
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PostSubject: Interview VROLOK - La Horde Noire   Interview VROLOK - La Horde Noire EmptyTue 16 Jun - 13:02

Taken from La Horde Noire :

1) Hail Diabolus! Ça n’est pas très original comme question, mais pour ceux qui ne connaitraient pas le groupe, peux-tu nous en faire une présentation ?

J’ai initié VROLOK en 2001, alors que je faisais partie d’autres projets auxquels je ne croyais pas, car je savais qu’ils n’aboutiraient nulle part. A ce jour, nous avons sorti un tas de démos, deux splits (l’un avec EMIT, l’autre avec KULT OF AZAZEL), deux albums (Void et Soul Amputation), et une trilogie d’albums intitulée Resurgence. Sinon, j’ai fait partie d’un grand nombre d’autres groupes depuis 1999.

2) J’imagine que c’est une question qui revient souvent, mais quelle est la signification du nom “Vrolok”? Est-ce relié à une mythologie quelconque, ou peut-être une religion ?

J’ai été fasciné durant une période par le Dracula de Bram Stoker. Le nom provient de là. Il fait référence à quelque chose d’à la fois vampirique et lycanthropique. Cette appellation colle bien à l’esprit du groupe, qui se renouvelle perpétuellement, puisque la création y est prolifique. Et, étant donné que tout change dans le groupe, le nom nous sert à garder un point d’appui, une référence. Si j’enregistre une musique qui n’est pas « Vrolok-esque », elle finit de toute façon dans un autre projet. Il y a un certain feeling dans toutes les sorties de VROLOK, même si les types de sons sont différents.

3) Ton dernier album, Void, m’a réellement impressionné! J’ai rarement entendu un tel concentré d’émotions noires mêlé à une musique si riche. Dan quel état d’esprit étais-tu quand tu as commencé à composer ? Quelles émotions voulais-tu transmettre à l’auditeur à travers cet album ?

J’apprécie de tels mots. Je serai honnête en disant que j’étais très accro à la morphine au moment où j’enregistrais les guitares rythmiques sur cet album, ce qui explique que le son soit si lourd et sombre. J’ai presque entièrement improvisé, et enregistrais tous les jours vers une ou deux heures du matin. Quand j’ai arrêté la drogue, J’ai enregistré les lead guitars et le reste des instruments.

4) Sinon, quels ont été les échos de l’album? J’ai lu quelques chroniques élogieuses, mais je suis loin d’avoir tout lu… J’imagine que l’album n’a pas toujours été applaudi, à tel point que ça marque une rupture avec tes anciennes performances (qui ont peut-être connu un meilleur accueil) ?

Le truc avec VROLOK, c’est que, le plus souvent, on ne trouve pas deux albums qui sonnent pareil (sauf pour toute la partie « mise en forme »), tout étant globalement improvisé, et dépendant de l’état d’esprit dans lequel on se trouve à ce moment-là. J’ai lu deux critiques négatives, mais une douzaine de positives. Mais pas l'une d’entre elles ne mentionne ou s’intéresse au fait que chaque album de VROLOK est différent du précédent, simplement pour la raison que j’ai déjà évoquée (que chaque album différant de toute manière l’un de l’autre). Avec Soul Amputation, c’est sûrement un de mes albums le plus « acclamé » à ce jour. Le prochain, Goestan Paradeiso : Zeitgeist Perpetual, sera aussi au plus haut.

5) Le style adopté sur Void est différent de celui que tu exploitais par le passé, il semble aussi annoncer une nouvelle ère pour VROLOK. Vas-tu poursuivre dans cette voie, ou alors considérer ce disque comme une simple parenthèse dans ta discographie ?

Les éléments des albums précédents trouvent finalement leur place dans les textes, donc oui, il y a quelques ressemblances dans l’aspect matériel, mais pas beaucoup… l’originalité est très importante pour moi (sur tous les plans), notamment du fait que je n’aime pas me répéter. Le jour où je me rendrai compte que ce groupe sort un album similaire au précédent, j’en finirai avec VROLOK pour de bon.

6) Les percussions sont très riches sur l’album. Il ne m’a jamais été donné d’écouter un album de Black Metal avec tant d’émotions ! L’excellent batteur Kristján E Guðmundsson va-t-il rester un simple musicien de session, ou alors devenir un membre de VROLOK à part entière ?

Je ne considère pas Kristjan comme un batteur de session, mais la distance qui nous sépare géographiquement rend les choses difficiles. Tous ceux qui enregistrent pour ce groupe sont considérés comme des membres-clés, ils ont tous leur importance. Par conséquent, je ne pourrai jamais réduire Kristjan à un tel niveau. Ses percussions sur cet album sont, à mon sens, ce qui le rend si fort. C’est sûrement un des batteurs les plus talentueux du moment dans la scène underground. J’espère que la composition du prochain album le mettra plus en avant, plus que dans Void en tout cas, où souvent, j’ai eu tendance à le limiter. Par exemple, les variations rythmiques vont affluer sur le prochain album, et c’est un style dans lequel il est tout simplement impressionnant.

7) Même si tu ne fais plus partie du groupe, j’ai réalisé, en feuilletant le livret de Waters of Weeping, que tu avais rendu visite à ton vieil ami de BLACK FUNERAL. Vas-tu de nouveau travailler avec lui, ou était-ce une simple collaboration ? Dans la même veine, penses-tu à l’avenir t’adjoindre des personnalités de la scène américaine ?

J’ai écrit et enregistré toutes les musiques de Waters of Weeping, mais ne prendrai pas part à d’autres enregistrements avec BLACK FUNERAL. J’ai été assez marqué par le manque de crédit porté à mon travail, puisque je n’ai été considéré que comme un « musicien de session ». Tout comme le reste de la scène US, j’ai été écarté pendant des années. Je n’ai plus de contact avec les personnes impliquées. Je garde seulement des liens avec quelques amis et contacts que je connais depuis des lustres. Je ne suis pas contre en soi, mais je ne ressens pas l’intérêt de faire partie de quelque scène que ce soit, et surtout pas d’une scène définie par sa simple situation géographique. J’ai toujours pensé que la scène US était - et est toujours - majoritairement composée d’abrutis, trop attachés à l’idée de « Diable tout-puissant » sans même connaître le véritable sens de ce concept. Ils sont tellement artificiels…

Je ne sais pas quand cela est arrivé (difficile de trouver des informations à ce sujet), mais tu travailles aussi avec MORTIFERA, un groupe français créé par le célèbre Noktu. A présent, où en est MORTIFERA dans son projet ? Avez-vous déjà commencé à composer ?

J’ai essayé d’intégrer MORTIFERA, mais il semble que Noktu ait décidé de se consacrer à CELESTIA encore une fois. Je n’ai jamais enregistré avec MORTIFERA ni rien composé qui n’ait été utilisé. Cependant, je suis assez honoré d’être considéré comme un membre. MORTIFERA et CELESTIA sont deux de mes groupes favoris. CELESTIA fait d’ailleurs partie de mon « top 10 » des groupes de black existant. La noblesse qui émane de leurs compositions est sincèrement profonde.

9) Je sais que tu as beaucoup de side-projects proches de la musique électronique. Peux-tu brièvement les présenter et les décrire ?

J’essaie toujours de tous les évoquer, mais je vais te parler de deux de ces projets plus particulièrement. VOMIT ORCHESTRA est un projet que j’ai monté en 2001, mais je l’ai récemment mis de côté pour me consacrer à autre chose. C’est un mélange de sons analogues et digitaux que j’ai créés sous l’influence de sensations très fortes, et dans l’intention de sculpter quelque chose d’entièrement original. Malheureusement, les influences peuvent se ressentir… DEATH HYMEN est un projet que je partage avec le gentleman de BLACK SEAS OF INFINITY, qu’on peut décrire comme de la musique industrielle perverse. La première cassette sonnait à peu près comme une combinaison entre VOMIT ORCHESTRA et BLACK SEAS OF INFINITY, alors que beaucoup des nouvelles compositions ont un son proche des SKINNY PUPPY de la fin des années 80.

10) Quel point de vue portes-tu sur la scène US, qui reste boudée et critiquée par le public BM (en particulier en Europe) ? Plus globalement, que penses-tu de la scène UG actuelle ?

Je ne m’en soucie guère, comme je l’ai déjà dis. Le lieu d’où proviennent les groupes a peu d’importance à mes yeux. C’est simplement une affaire d’état d’esprit, d’intégrité et de dignité. J’écoute peu de BM de la scène actuelle, sauf les groupes dont j’ai fait partie durant les dix dernières années. Les premiers albums de BM que j’ai senti sortir du lot sont Blackest Autumn de VUKODLAK, Mocking the Philanthropist de GRAND BELIAL'S KEY, Rise of the Imperial Hordes par KRIEG et l’album Noctural Poisonning de XASTHUR. Rien ne m’a vraiment séduit après la sortie de ces disques. Je me suis toujours beaucoup intéressé à la théologie, la philosophie et la musique à sonorité mélancolique. Ces trois éléments, on peut les retrouver dans bien d’autres domaines que le black metal, et d’une façon bien plus profonde. En fait, mon seul vrai problème avec la scène black metal aujourd’hui, c’est qu’elle est trop accessible. Ceci est dû aux nombreux groupes qui ne font que ressasser ce qui a déjà été fait 15 ans auparavant par leurs prédécesseurs, fans de black metal de la première heure. Ça mène évidemment à une stagnation, un immobilisme total. J’ai l’impression qu’il y a deux tendances au sein de la nouvelle scène. D’une part, il y a les attitudes « heavy metal », et d’autre part, les groupes merdiques excessivement prétentieux. Mais attention, les bons groupes existeront toujours, et il faut les soutenir intégralement. J’ai écouté pas mal de bons groupes récemment, que m’ont vivement recommandés de proches amis.

11) Quelles sont tes relations avec les medias européens? Ils soutiennent ton travail ou le blâment ?

J’ai toujours eu un bon soutien de la part des magazines européens, de ce que j’ai pu en lire, mais je ne me soucie pas trop des critiques. Les critiques américains ont tendance à être très obsédés par ce qui se passe sur la côte Ouest des Etats-Unis, alors que leurs collègues européens sont un peut plus traditionnels. Toutes origines confondues, les magazines qui se focalisent sur l’avant-garde semblent être les plus grands amateurs de VROLOK. Cependant, il est vrai que je cherche plus ou moins compulsivement qu’on parle de mes compositions, le but étant simplement de voir si les gens comprennent la musique que je fais. Je suis toujours content de lire une bonne chronique sur VROLOK, qui montre que le journaliste a compris la musique à sa bonne mesure, telle que j’ai essayé de la transmettre. Bien sûr, c’est de l’art, donc chacun a ou DEVRAIT se faire sa propre vision de ce que c’est et ce que ça signifie, mais certaines personnes sont si loin de la véritable signification, que ça ne les dérangerait pas de qualifier le disque d’ « album de la décennie ». Un jour, quelqu’un a comparé Void à DARKTHRONE, un autre à XASTHUR… or, les deux comparaisons sont risibles… mais, c’est comme ça que ça marche. Quant aux magazines qui traitent spécifiquement de projets expérimentaux, c’est différent. Les comparaisons se font avec des groupes et des artistes plus obscurs, dont je n’ai jamais entendu parler, mais c’est finalement ce qui rend la chose plus intéressante. J’ai découvert pas mal de bonne musique grâce à cela !

12) Merci d’avoir accepté de répondre à ces questions! J’attends tes prochains albums avec impatience ! Je te laisse le dernier mot, si tu as envie d’ajouter quelque chose…

Merci pour l’interview, j’ai beaucoup apprécié. Quiconque voulant me contacter, pour des sujets formels type interview ou chronique, est appelé à le faire via Drakkar Productions (www.drakkar666.com). Si c’est pour d’autres raisons, passez par mon adresse e-mail, perosus@gmail.com. Mais compte tenu de mon emploi du temps (et du fait que je sois quelqu’un d’assez reclus), je ne promets pas de toujours répondre malheureusement, mais je ferai de mon mieux.
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